La commission des athlètes

La Commission des Athlètes


Le COM a créé une Commission des Athlètes, dont les membres représentent l’ensemble des athlètes mauriciens membres d’une fédération sportive reconnue par le CIO. Les membres de la commission sont au nombre de cinq, avec une obligation de parité d’au moins 60/40 pour la représentation des genres.

Normalement, selon les règlements du CIO, les athlètes doivent obligatoirement avoir participé à au moins une Olympiade pour pouvoir prétendre à une place au sein d’une Commission. Toutefois, étant donné le nombre restreint d'athlètes mauriciens ayant participé aux JO, le COM a obtenu l’autorisation du CIO que deux participants aux Jeux du Commonwealth soient également éligibles.

Selon la règle établie par le CIO, la Commission des Athlètes du COM doit être composée de trois Olympiens et de deux anciens participants aux Jeux du Commonwealth.

Les élections des membres de la commission ont lieu tous les quatre ans. Le président et le vice-président ont droit à un siège lors des réunions du comité directeur du COM. Les dernières élections ont eu lieu le 22 février 2021.

Membres de la Commission des Athlètes (2021-2025)

La légende du judo mauricien (voir bio) s’est présentée aux élections de la Commission pour contribuer à l'épanouissement des sportifs mauriciens. Selon elle, il reste beaucoup à faire à ce niveau, principalement après les carrières sportives des athlètes.

“Pendant leurs carrières sportives, les athlètes mauriciens reçoivent beaucoup de soutien de la part des autorités ou d’autres institutions. Malheureusement, la transition post-carrière sportive est difficile pour beaucoup d’entre eux, surtout ceux qui ont privilégié le sport aux études. D’ailleurs, il existe un certain nombre de sportifs de haut niveau à Maurice qui ont mal tourné, sont tombés dans la drogue ou sont devenus des délinquants. C’est triste, d’autant plus qu’ils ont contribué à faire briller Maurice au niveau international”, explique-t-elle.

En tant que représentante des athlètes, une autre de ses priorités sera de promouvoir davantage le sport auprès des jeunes mauriciens. Elle estime qu’il y a un gros travail à faire à ce niveau à Maurice, mais le sport peut selon elle contribuer à rendre la société meilleure.


Bruno Julie est un homme qu’on ne présente plus à Maurice. L’ancien boxeur est titulaire de la seule médaille olympique jamais obtenue par un athlète mauricien, le bronze lors des JO de 2008 à Pékin. Le pugiliste légendaire, surnommé The Mauritian Magician, s’est présenté aux élections du Comité des Athlètes afin d’apporter sa pierre à l'édifice du sport local.

Prenant son propre exemple, il explique qu’avant de découvrir la boxe, il était très bagarreur. La boxe lui a apporté la discipline et le contrôle de soi, sans compter les grandes émotions et la ferveur ressenties lors des grands rendez-vous internationaux. “La boxe m’a tellement apporté lors de ma carrière, mon but est maintenant de régler ma dette et contribuer au bien-être des jeunes à travers le sport”, affirme-t-il. Bruno le fait d’ailleurs déjà en tant qu'entraîneur du Club de Boxe de Tranquebar, qui domine actuellement la boxe nationale, mais il souhaite aller plus loin dans cette démarche.

Il soutient que de nombreux jeunes Mauriciens possèdent toutes les qualités nécessaires pour briller au plus haut niveau dans leurs disciplines respectives, mais qu’ils manquent souvent d’ambition et de force de caractère. “Je me souviens que lors d’une réunion des athlètes africains avant les JO de 2008, on nous avait demandé quel était notre objectif. Tout le monde a rigolé lorsque j’ai dit que je visais une médaille, comme si l’on ne peut pas faire grand-chose lorsque l’on vient d’un petit pays comme Maurice. C’est vrai que nous manquons de moyens par rapport aux grandes nations, mais si l’on est défaitiste au départ on n’arrivera à rien. Nos jeunes sportifs doivent croire en leurs capacités et avoir suffisamment d’ambition pour atteindre l’excellence", affirme le champion.

Son objectif en tant que membre de la Commission des Athlètes est d’apporter le plus de soutien possible aux jeunes champions en herbe afin qu’ils fassent flotter très haut le quadricolore lors des grands événements internationaux.


Vrai phénomène du tennis de table à Maurice, Caroline Ramasawmy est une jeune femme qui a la tête bien fixée sur les épaules. Depuis toute jeune, elle domine les compétitions locales et régionales, et brille également lors de compétitions internationales comme les Jeux du Commonwealth, tout cela en jonglant parfaitement entre carrière sportive et professionnelle (elle travaille au sein d’une banque).

Caroline est d’une détermination à toute épreuve, et il en faut pour se faire une place dans le tennis de table à Maurice, qui est un milieu extrêmement compétitif. En tant que membre de la commission des Athlètes, elle aimerait faire bouger les choses pour le bien des sportifs de haut niveau et représenter au mieux leurs intérêts auprès des instances nationales.


Le prodige du badminton mauricien (voir bio) a très à cœur le bien-être de ses collègues athlètes. Surtout, il voudrait contribuer à améliorer les performances globales du sport mauricien, raison pour laquelle il s’est inscrit aux élections de la commission. Lucide et doué d’une excellente capacité analytique, il est conscient des forces et des faiblesses de son pays en matière de sport (surtout en badminton), et compte bien faire de son mieux pour changer la donne.

“A Maurice, c’est très difficile, voire même impossible, de ne vivre que du sport. J’en suis moi-même à un point ou j'hésite entre ma carrière sportive et me lancer dans des études pour apprendre un métier. Il nous faut faire des choix, qui s'avèrent parfois très difficiles. Personnellement, j’aimerais pouvoir allier le sport et le travail. Une carrière de coach pourrait être intéressante, et cela me permettrait de contribuer à l'essor national du badminton. Malheureusement, à Maurice, nous avons tendance a trop souvent faire appel à des entraîneurs étrangers, nous ne faisons pas suffisamment confiance en les capacités de nos compatriotes. Nous ne manquons pourtant pas de talents”, explique le badiste.


Spécialiste du 800 mètres, Annabelle Lascar-Josée a représenté Maurice aux JO à deux reprises, en 2008 et 2012, échouant par deux fois en quarts de finale. Ayant participé à de nombreux événements internationaux, elle a tenu à faire partie de la commission afin de partager son expérience avec d’autres athlètes pratiquant d’autres sports.

“Mes objectifs en tant que membre de la commission sont d'être une voix pour tous les sportifs et de les aider à résoudre leurs tracas quotidiens. Je veux défendre leurs intérêts, dans l’espoir qu’un jour un autre Mauricien puisse obtenir une médaille olympique, à l'instar de notre magicien Bruno Julie”, explique-t-elle.

Selon Annabelle, les sportifs de haut niveau manquent trop souvent de considération dans la société mauricienne. Prenant son exemple, elle affirme que les athlètes doivent faire de gros sacrifices durant des années pour atteindre un niveau international : “Qu’ils soient sur le podium ou non, nos athlètes font énormément de sacrifices tous les jours afin de pouvoir représenter fièrement leurs pays lors des grands événements. Ce sont de vrais ambassadeurs de notre petite île”, estime la championne.

Elle pense aussi qu’il faudrait peut-être mieux guider certains athlètes dans leur carrière professionnelle, et éventuellement leur proposer des facilités de travail afin qu’ils puissent se consacrer davantage à leur sport. “Et surtout, nous devons les traiter avec la reconnaissance qu’ils méritent une fois leur carrière sportive achevée", soutient Annabelle.

Tokyo 2020